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Apparition de Seydina Limamou  lahi

Un monde rempli d’injustice et d’iniquité

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Seydina Limamou est apparu à une époque corrompue hostile à la piété, remplie d’injustice et d’équité comme l’avait prédit le Noble prophète PSL  dans ses hadiths.

Au plan de la gouvernance, un accent particulier sur le régime tribal dirigé par des rois autoritaires dominait la vie de beaucoup de société. Ces tyrans abusaient de la subordination de  leurs administrés dans les champs de la souffrance et de turpitude pour espérer jouir d’une piètre jouissance de leur pouvoir passager. Par ailleurs, ils confisquaient leurs terres et leurs biens, leur imposaient des taxes et leurs faisaient payer de lourds tributs  couronnés  par la violence, les assassinats et même la traite des esclaves.

D’autre part, il y avait le système colonial qui était un système de domination qui servait à ensevelir les africains, à exploiter leurs terres et la main d’œuvre injustement, il avait aussi comme objectif de vider l’Afrique de ses valeurs, de sa civilisation pour imposer leur culture. C’est la raison injustifié brandie aux missionnaires ecclésiastes pour combattre l’Islam qui entravait leur mission « civilisatrice » et les empêchait de réaliser leurs objectifs. C’est ainsi, que Rome, l’un de leurs dirigeants, a dit : «  nous devons veiller à ce que les croyances vulgarisées par les groupes musulmans ne soient pas une menace contre la réalisation de la grande civilisation que nous suivons »

Un plan qu’ils ont exécuté pour freiner l’avancée de l’Islam en usant de tous les moyens qui étaient à leur portée, telles que les décisions prises contre les écoles coraniques en 1857. En plus des persécutions perpétrées contre les guides religieux qui combattaient  cette mission « civilisatrice » et protégeaient les valeurs islamiques.

Par ailleurs, les colons ont essayé de répandre le christianisme  par le biais des missionnaires catholiques ; ce qui a impacté sur la vie religieuse de cette période.

Sur le plan socio-religieux les cultes traditionnelles prédominaient ou même cohabitaient avec les pratiques religieuses islamiques.

 « Une bonne partie de la société croyaient au charlatanisme, à la sorcellerie, ou adoraient le feu, ou les idoles qu’ils considéraient comme déterminants dans la vie individuelle ou collective »

D’autre part, il y avait des nouveaux musulmans convertis à l’Islam qui avaient du mal à se départir des croyances ancestrales mélangées aux pratiques cultuelles islamiques. Ainsi, certains musulmans s’adonnaient aux pratiques ancestrales païennes, à côté des préceptes de l’Islam. C’est ce qui est appelé par certains chercheurs « l’Islam local » ou « l’Islam noir »  ou « l’Islam africanisé »

Amar Samb décrit ce mélange « les pratiques de l’islam s’étaient mélangées à celles qui restaient du paganisme, ainsi, il n’était plus authentique »

Ce mélange se manifestait de plusieurs manières :

  • Leur croyance aux démons et aux djinns protecteurs ;

  • Leur attachement aux féticheurs, auxquels ils se recueillaient pour satisfaire leurs besoins et améliorer leurs situations

  • Leur croyance au mauvais sort, causé par certains animaux ou certains jours

  • Le fait de fêter  certaines fêtes religieuses telles que le Achoura de manière traditionnelle

Cheikh Tidiane Dieye décrit ainsi la communauté Lébou

« la communauté Lébou malgré qu’elle soit une communauté étroitement liée à l’islam, a essayé d’allier les pratiques anciennes à la religion musulmane, ce dualisme apparait dans le rôle réservé à chacun des deux sexes ; au moment où les hommes s’occupaient de la religion, les femmes elles s’intéressent aux rites, aux offrande et à l’organisation de cérémonies pour rendre hommage aux djinns protecteurs  »

C’était cela la situation de l’Islam pendant cette période. Ainsi, il avait d’une issue pour se départir des innovations blâmables, surtout avec la présence du christianisme qui se propageait de plus en plus par le biais des colonisateurs.

Sur le plan social, la société était symbolisée par les classes sociales. La tribu wolof à titre d’exemple est composée par la classe des  « Guer » les nobles, les chefs religieux et les païens , la classe des « gneegnno » les hommes de métiers, parmi lesquels les forgerons, les sculpteurs  entre autres et la classe des esclaves qui n’existent plus.

Nous trouvons la même chose dans les autres tribus, dans la tribu toukouleur, nous avons les « torodos, » classe des nobles et des hommes du savoir, la classe des paysans et des pêcheurs  et enfin la classe des hommes de métiers.

Ce système de caste créait une de discrimination considérable au sein de la tribu qui se manifestait dans les relations sociales. Par exemple certaines personnes refusent de se marier  aux  personnes de classes inférieures.

Cette injustice sociale favorisait beaucoup d’animosité  dans la société et freinait la cohésion sociale, et parfois les problèmes dépassent ces clivages sociales et prenaient une autre tournure laissant croitre un complexe d’infériorité entre des castes de milieu social différent.

Par ailleurs, la société  était remplie de vices.  La société sénégalaise était corrompue, la législation musulmane était permanemment violée, en plus certains vices étaient  répandus dans la société tels que la calomnie,  la tricherie, l’avarice, la médisance entre autres. Les  gens s’adonnaient à des métiers en contradiction avec les préceptes de l’Islam comme le charlatanisme, le vol, la mendicité …etc.

En outre, les hommes du savoir se sont désorientés, ils se sont attachés à la mondanité,  ce qui les poussait à faire le mauvais prêche  « ils légitimaient aux rois leurs mauvais actes et leur donnaient une porte de sortie quelques soit les erreurs commises, ainsi ils ne nourrissaient que leurs intérêts crypto personnels »[1]

Certains musulmans ignoraient profondément  leurs religions « il y avait une partie des musulmans qui priait sans faire les ablutions et sans aucune contrainte valable,  ils ne faisaient la grande ablution que rarement ; il y avait parmi eux ceux qui sortaient l’aumône juste pour atteindre un bien mondain ; certains adoraient les idoles et immolaient des animaux pour eux, leurs femmes ne jeunaient pas et ne faisaient la prière que lorsqu’elles seront grandes, et certains annonçaient la formule de l’unicité sans connaître son véritable sens. »[2]

Ils ne connaissaient  pas véritablement  le sens de l’unicité, ce qui les a poussés à s’attacher à d’autres divinités, et à des pratiques traditionnelles en contradiction avec l’unicité, ce qui explique ce qui était connu en milieu Lébou,  comme la croyance aux djinns qui  protégeaient le village et préservaient le bien être de sa population. Ainsi, chaque village avait un djinn protecteur  « Leuk Daour » à Dakar, « Mame Diaré » à Yoff, « Mame Coumba Lamba » à Rufisque ainsi de suite.

Ce qui est étonnant est que chaque année ils organisaient des fêtes pour célébrer les génies protecteurs en oubliant Allah le Protecteur. Pendant ces cérémonies  ils immolaient des animaux pour ces djinns et s’adonnaient à des séances de danses aux rythmes endiablés de la mécréance.

Donc, une question se posait ainsi : est-ce que ces gens pouvaient être considérés comme des musulmans ? Même s’ils brandissaient leur foi à l’Islam, ils ignoraient beaucoup de précepte et  la réalité de l’islam ainsi que  la mission du prophète qui vise à instaurer l’unicité de Dieu et les vertus dans la société.

L’Islam avait besoin de quelqu’un pour redorer son blason et remettre la communauté musulmane sur le droit chemin. Il n’est pas étonnant si Seydina limamou (PSL) est apparu dans cet environnement  pour redonner à la religion son lustre d’antan, la purifiant ainsi  des innovations blâmables et des superstitions qui ternissaient son image.

Il a ainsi appelé à l’unicité de Dieu pour revivifier la religion et redonner à l’humanité la place de choix qu’Allah (SWT) lui avait réservée.

Qui est Seydina Limamou Almahdi (PSL) ?

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Naissance et enfance :

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C’est Seydina Limamou (PSL) fils de Alassane Thiaw et Coumba Ndoye, il naquit à Yoff  en 1261 de l’hégire  correspondant à 1845 (1843 pour d'autres). Son père lui a donné le nom de Imam Almahdi sous l’injonction du grand érudit de Ourou mahdi Imamoul Mahdi.

Nous ne connaissons pas beaucoup de son enfance, sauf les informations  que Cheikh Matar lo a données dans son œuvre « bushrâ al-muhibbina » comme des signes avant-coureurs du grand homme qu’il allait devenir. Beaucoup de faits illustrateurs tels que sa propreté légendaire et la manifestation rapide de ses visions en état de songe. Cheikh Makhtar rapporte que  alors étant enfant en âge d'apprentissage  qu’il pleurait lorsque son pied se posait sur des souillures jusqu’à ce qu’elles soient lavées, en plus de la réalisation de tous les rêves qu’il avait vu la nuit.

Sans nul doute, il n’a pas reçu aucun enseignement, il est élevé chez ses vénérés parents, il ne savait ni lire, ni écrire. Par ailleurs, il travaillait pour vivre de la sueur de son front. Ainsi, il accompagnait son peuple dans leurs voyages de travail vers « Ndar » et ou « Banjul », dès fois il allait à la mer pour s’adonner à la pêche s'il n'était pas occupé à cultiver ses champs comme tout jeune de son époque .Les fruits de son labeur serait à nourrir des proches et aider  les démunis.

En d'autre terme, il était un homme exemplaire, et un modèle pour ses pairs « il était le plus actif, le plus courageux et le plus juste de sa génération, il cuisinait pour ses compagnons, les assistait sur tous les plans et dirigeait la prière, et tout ce qu’il leur recommandait s’ils le faisaient il en résultait que du bien » (Bushrâ l-muhibbîn, P :8)

Il était très généreux, il distribuait tout ce qui lui était donné revenant de ses dures journées de  pêche, il ne laissait rien pour sa famille sauf si l’un des membres s‘empresse à l’intercepter, il faisait la même chose après la récolte de son champ.

Il aimait adorer Allah avec dévotion, et priez pour son peuple s’il se trouvait dans le besoin et en cas de maladie, car ses prières étaient toujours exaucées.

Il a ainsi vécu avec son peuple,   un homme exemplaire jusqu’à l’âge de 40ans où il a lancé son éternel  Appel.

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Son Appel

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En 1882 une comète est apparue à l’Est, quand Seydina Limamou (PSL) l’a vue il dit à son cousin Daouda  Ndoye « s’il plait à Dieu un grand évènement va se produire cette année ».Ensuite il eut rêvé de la mort d’une sainte femme, son rêve s’est réalisé, et cette sainte femme n’était autre que sa vénérée mère Mame Couba Ndoye qui fut rappelée à Dieu, le Mercredi 27 Rajab 1301 de l’hégire.

Le mort de sa sainte mère eut une relation étroite avec son Appel car aussitôt après ce douloureux évènement il a cessé de manger, de boire et de parler et répétait sans discontinuité la formule de l’unicité « la ilaha illa Lahu » tout le long de la journée. Ce qui a inquiété son peuple qui pensait qu’il était attaqué par les démons. A ce propos, ils ont demandé à son oncle de le soigner auprès des djinns comme c’était la tradition de l’époque. Quand son oncle lui formula sa demande de lui apporter cette aide, Seydina Limamou lui répond « Mon peuple n’a aucune science sur ce qui m’arrive, il n’y a qu’Allah qui connait ma dimension… »

 

Le 1 shabane 1301 de l’hégire (dimanche 25 mai 1884 en 1883 selon d'autres), il reçut  l’injonction divine d’appeler son peuple au culte exclusif voué à Allah swt. Il lança son Appel à son peuple pour une adoration pure et sincère loin de toutes les innovations blâmables qui ternissaient l’image de l’islam. Sa mission consistait à revivifier la religion et de lui redonner son lustre d’antan comme l’avait laissé le Prophète (PSL), car la plus part des gens «  adoraient les idoles, ne distinguaient pas le bien et le mal, le licite et l’illicite, craignaient les féticheurs comme ils craignaient Allah ou même plus, ils se sognaient auprès d’eux si l’un d’eux était malade ou une chose étrange lui arrivait  » (Jawâabu s-sâ’il, P :2)

Il les a appelés en usant comme arme la formule de l’unicité la ilaha illa lahu

Allah l’a appuyé par des miracles comme ce fut le cas pour les prophètes antérieurs, ce qui montre la véracité de leurs propos.

Selon, Cheikh Matar Lo, Les miracles de Seydina Limamou (PSL) ne peuvent pas être comptés. Nous pouvons en citer entre autres :

  • L’odeur du misk qui dégageait de sa maison, de son chapelet et de ce de ses adeptes ;

  • Le fait qu’il soignait les maladies les plus graves par une touchée de main ;

  • Le fait qu’il posait sa sainte main sur la tête d’un analphabète, puis ce dernier racontait  des histoires anciennes ou récitait le Coran jusqu’à ce qu’il lui demande de s’arrêter ;

  • Le fait qu’il parlait des histoires anciennes ou prédisait l’avenir comme ce fut le cas lorsqu’il a dit que son fils Seydina Issa continuera sa mission, alors que l’âge de ce dernier était juste environ 9 ans, il avait dit aussi que l’orient et l’occident vont se retrouver au lieu de son Appel et ceci avant le transfert de la capitale à Dakar. Aujourd’hui tout ce qu’il avait dit s’est réalisé ;

  • Il a arrêté l’avancé de la mer ; lorsque la mer avançaient jusqu’aux maisons de ses adeptes, ils se sont plaints à lui, ainsi il est allé avec eux à la mer, il a mis un trait puis leur a dit, à partir de ce jour la mer ne dépassera pas ce trait. Il dit « vous ne me connaissez pas, mais la mer me connait et connaît ma dimension »

Cependant, je considère que son plus grand miracle est : les cœurs impropres très attachés  à la mondanité et  aux idoles qu’il l’a réussi à purifier jusqu’à ce qu’ils soient purs et très attachés à l’adoration et à l’unicité de Dieu.

La purification des esprits est l’objectif sublime des confréries soufies, c’est ce qui a donné naissance au soufisme, mais cet objectif est difficilement atteint à cause des nombreux obstacles ; Seydina Limamou lui a atteint cet objectif avec la plupart de ses adeptes ; il les a transformés à des modèles et des flambeaux de la droiture grâce à l’efficacité de sa méthode. Ainsi, il pouvait  répéter sans hésitation ces propos « mes compagnons sont comme des étoiles, quel que soit celui que vous suivez vous serez sur le droit chemin »

Après cet Appel lancé Seydina Limamou a consacré toute sa vie à « à invoquer Allah, accomplir la prière, distribuer de l’argent, donner la nourriture, assister les croyants plus particulièrement les pauvres et les personnes âgées qu’ils soient ses amis ou ses ennemies ou des envieux» (bushra l-muhibbîn)

Ces nobles caractères qui étaient en lui ont poussé plusieurs personnes à répondre à son Appel. Ainsi, la confrérie a commencé à s’élargir à Dakar et sa banlieue, et des délégations ont quitté l’intérieur du pays pour atterrir à l’Ouest en suivant la lumière qui les attiraient, parmi ces personnes il y avait beaucoup de savants, certains ont laissé leurs écoles coraniques pour rejoindre le Mahdi parmi eux il y avait :

Tafsir Abdoulaye Gaye, Tafsir Makhtar Lo,Ababacar Sylla, Tafsir Ndické Wade, Tafsir Djibril Gaye…

Son Appel fut le plus grand obstacle contre les croyances de son peuple, ce qui a suscité la haine et la jalousie, ils ont commencé à s’opposer à lui et à le dénoncer auprès des autorités coloniales. Ce qui a déclenché les persécutions et épreuves trois ans après le début de l’Appel.

Les persécutions de Seydina Limamou (PSL) par les autorités coloniales  

Lorsque la communauté layène a commencé à s’étendre, ses ennemis l’ont dénoncé auprès des autorités coloniales, ils leur ont dit «  les adeptes de Seydina Limamou (PSL) se multiplient, ils prétend qu’il est le Mahdi qui mettra fin à votre royaume, il  a des canons, de flèches  et d’autres armes qu’il cache chez lui »(bushrâ l-muhibbin, P :14)

Les colons ont cru aux ennemis, puis ont essayé de freiner l’Appel et de disperser ses adeptes. Comme ils l’ont fait avec certains guides religieux qu’ils considéraient comme leurs  plus grands ennemis.

Quand Seydina Limamou a reçu l’information il dit à ses adeptes « si quelqu’un vient ici pour m’arrêter  ne lui dites rien, je me suffis à mon Seigneur »

Ce qui montre sa grande dévotion et son attachement à Dieu. Et pour  éviter un conflit fratricide il a privilégié la solution pacifique basée sur la tolérance et l’acceptation de l’autre. Il a affirmé dans ses sermons qu’il n’a pas demandé à ses adeptes de faire le Jihâd mais plutôt de lutter contre leurs âmes charnelles jihâd n-nafs.

Les autorités coloniales ont tenté de l’arrêter une première fois en vain,  puis  elles sont retournées se préparer pour  une 2ème tentative, dans cette période son oncle et les chefs coutumiers de son peuple  sont venus lui suggérer de disperser ses adeptes,  pour qu’ils lui réconcilient avec les autorités coloniales.  Seydina Limamou (PSL) a refusé de manière catégorique, il leur a dit «  Allah m’a  demandé  d’appeler les hommes et les djinns, personne ne peut  me l’empêcher »

Puis il a pris la main de son fils Seydina Issa et dit « je sais que je vais mourir un jour, mais si je meurs mon fils continuera ma mission » alors que Seydina Issa était à l’âge de 8 ou 9ans.

Ainsi, Seydina Limamou (PSL) est sorti la dixième ou onzième nuit de Septembre 1887, il alla à Malika, un village côtière de la banlieue  de Dakar, où il passa trois jours  à Nguediaga, un endroit qui a pris le nom d’un arbre qui poussait là-bas, à côté de la mer.

Pendant ce temps les autorités coloniales inquiètes, ont regroupé leurs troupes en plus de certains membres de sa tribu pour aller à la recherche de Seydina Limamou (PLS). A la 3ème jour il s’est rendu pour alléger la souffrance de son peuple. Il fut arrêté avec son compagnon Abdoulaye Diallo et envoyé au juge à Gorée qui s’appelait « Beer ». Mais le juge n’a pas trouvé de preuves aux accusations, il n’avait ni les richesses ni les armes.

Malgré cela il  a été mis en prison où des miracles ce sont produits, un vent très violent qui détruisait les bâtiments a soufflé, les  colons l’ont déplacé dans un grand logement et lui ont réservé une cuisinière, puis ils ont consulté un homme dieu sur la situation, il leur a demandés de libérer l’imam pour ne pas susciter la colère de Dieu, ils ont décidé de libérer Seydina Limamou, mais il a refusé de partir sans son compagnon Abdoulaye Diallo, ce qui l’a retenu à Gorée trois mois. Correspondant à ce qu’il avait habitude de répéter «  3ans, 3jours et 3 mois » c’est-à-dire que les épreuves commencent 3ans après le début de la mission, il quittera son village pendant 3 jours et durera à Gorée 3mois.

Il est important de signaler que ses adeptes ne se sont pas dispersés pendant cette période.  Ils se sont attachés à leur religion et aux enseignements du saint maître, ils étaient sûrs que le saint homme retournera vers eux pour continuer sa mission.

Quant aux causes de sa libération  annoncées par les autorités coloniales sont entre autres le fait qu’ils n’ont pas trouvé d’armes chez lui, et son exemplarité, le juge dit dans son rapport « ce qui enseigne la dévotion, la soumission aux parents et aux guides religieux, et la fidélité dans la vie conjugale… », Assane Sylla, P :626

Après cette période d’épreuves, Seydina Limamou a continué sa mission de purification des âmes en ordonnant le bien et interdisant le mal. Cependant, ses  adeptes continuaient d’être victimes de fausses accusations et d’arrestations sommaires de la part des autorités coloniales.

Le gouverneur de Dakar d’alors Patterson avait demandé l’exil de Seydina Limamou hors pays en 1890, mais sa requête est restée sa suite pour une cause que nous ignorons jusque-là.

Par ailleurs, tout ce qui ont essayé d’entraver la mission de Seydina Limamou parmi les autorités coloniales ont été écarté de leur poste.

Nous pouvons dire que les autorités coloniales n’ont pas réussi  à arrêter sa mission. Ainsi, la communauté s’est répandue à Dakar et sa banlieue. Seydina Limamou (PSL) créa de nouveaux villages comme Cambérène et Malika etc. En outre,  la communauté a atteint les régions de Saint-Louis et de Thies en autres. Comme disait Allah : « Ils veulent éteindre avec leurs bouches la lumière d'Allah, alors qu'Allah ne veut que parachever Sa lumière, quelque répulsion qu'en aient les mécréants ». ( Sourate 9, V 32)

 Seydina limamou (PSL) fut un grand phare à l’ouest qui guidait l’humanité, il a réussi à éduquer ses adeptes et à corriger leurs comportements. Il a réussi à faire d’eux des musulmans modèles connus par leur dévotion et leur attachement à Allah.

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Ibrahima Sambe

Commission scientifique

 

 

 

[1] ) Sûzi Abâzamouhamed, image de la société africaine à travers les questions de Letmoti et Askiya, P :62.

[2] ) Idem, P :65.

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